19
Sep

La valse

Rupert Pupkin– Connaissez-vous Rupert Pupkin ?

– Robert quoi ?

Ah, comme il est difficile de porter un nom pareil, impossible à prononcer ou à écrire, quand on veut devenir «the king of comedy», le roi du rire ! C’est le sort du héros du dernier film de Scorsese, joué par son acteur-fétiche Robert de Niro, mais ce handicap ne suffit pas à le dissuader de tenter sa chance dans le show-business. Monumentale naïveté, incroyable obstination, phénoménale sûreté de soi, sont les trois mamelles de l’aspirant-vedette, qui répète tout seul, dans le secret de sa chambre, les calembours et bons mots qu’il croit absolument irrésistibles… Le rêve de Rupert, c’est de ressembler à Jerry Langford, un as du comique qui ressemble à Jerry Lewis comme deux gouttes d’eau, puisque c’est lui qui l’interprète. Malheureusement, Langford est un pro, un homme d’affaires dont chaque seconde est comptée, qui n’a pas de temps pour conseiller ou aider les débutants inconnus. Alors, la tension va monter, monter, monter, jusqu’au jour où Rupert tentera le grand coup : une action d’éclat, spectaculaire, pour que le pays tout entier découvre son génie. Complètement loufoque OU terriblement ordinaire, ce prétendant à la gloire ? Difficile à dire, c’est toute la richesse du personnage, que de Niro joue avec une habileté fantastique. Encore un de ces types extravagants, prêts à tout, au bord de la folie, que Scorsese et d’autres aiment nous montrer. Celui-ci est plutôt du genre inoffensif. A égale distance du pitoyable et de l’effrayant, de Niro avance sur la corde raide, et le film reste une brillante comédie en même temps qu’une réflexion très forte sur la solitude, sur la célébrité, sur le spectacle.

10
Sep

Mike Oldfield. TubularBells

(Virgin) Vous vous rappelez sans doute du thème musical du film de William Friedkin, «L’exorciste». C’était «Tubularbells», cette symphonie folle composée en 1972 par Mike Oldfield, enregistrée dans son manoir et grâce aux techniques d’enregistrement, il jouait de près d’une vingtaine d’instruments à lui tout seul, comme un môme génial et mégalo. C’est l’occasion de la redécouvrir. Elle n’a pas pris une ride depuis.

Fames (RSO)

Bande musicale du film du même titre. Sympa, hein ? Le film d’Alan Parker donnait presque envie d’apprendre à danser. En tous les cas, cette œuvre sur les coulisses d’une école pas tout à fait comme les autres tient bien la ligne. Sorti, il y a peu de temps en vidéocassette, le film marche assez bien dans les vidéoclubs. La musique, vive et alerte, s’était joliment accrochée dans notre mémoire. Retrouvez-là.

Roxy Music. Avalon

(Polydor) Programmez votre Sony et ne quittez plus le dandy de vos rêves : Brian Ferry, le briseur de cœurs, leader de Roxy Music, le plus chic des groupés britanniques et le plus inspiré de tous. Voilà dix ans (déjà !) que Roxy Music existe. Et l’on constate qu’il a tout inventé ou presque. Du look tropical gominé aux syncopes de synthés. Cette pièce en or blanc qu’est Avalon ne nous démentira pas. Elle fait déjà partie de la légende.

Orchestral Manoeuvres In The Dark. Architecture And Morality

(Virgin Records) ils sont nés pour faire la nique aux punks, ces artistes du rock électro-esthétique. Et ils le font bien. Percussions synthétiques et claviers à tous les étages, leur rock «high tech» s’accorde physiquement et spirituellement à cette technique du compact disc qui nous permet aujourd’hui, dans un même élan, de perpétuer leur opéra baroque, de le programmer, le répéter a notre seule guise.