19
Oct

Pour faire monter la fièvre

Et voilà. Côté musique, je crois être suffisamment servi pour épater mes hôtes. Germaine à son habitude hésite toujours quant à l’entrée de son dîner, entre un soufflet au fromage et une salade folle (un de ses spécialités). Moi, je farfouille dans ma bibliothèque à la recherche d’une bande dessinée, quand je tombe sur Naître gagnant de James et Jongeward, un livre que j’ai acheté il y a quelques années, attiré sans doute par le titre. Après une heure de lecture, j’ai le moral à zéro. J’aurais dû commencer à lire ce livre plus tôt… vers l’âge de trois mois. Désabusé, mais non déprimé, je remets cette intéressante œuvre à la place qu’elle n’aurait jamais du quitter. Et je plonge sur le livre de photos : Femmes à géométrie variable de Frank Rheinboldt (Editions Filipacchi).thermometre D’accord. Pas très féministe le titre. Ni même la profession de foi de l’auteur qui avoue : «Je suis un fétichiste, c’est vrai, mais qui ne l’est pas ? J’aime les fesses d’une femme. Pour moi, c’est la partie du corps la plus jolie. Esthétiquement, charnellement, c’est ce que je préfère». Avouerais-je que moi aussi, mais sans exclusive. J’aime autant les contours que les douces vallées. Le livre de Frank Rheinboldt les exploite assez bien qui nous laisse à chaque page complètement rêveurs. Voilà pour les esthètes. Les autres qui ne le sont pas moins, peuvent toujours s’extasier devant la qualité de la gravure, la technique du photographe, son choix judicieux des filtres et des éclairages. Ou plus prosaïquement la splendeur de ses modèles. J’en suis là, pour ma part quand la sonnerie du téléphone me fait revenir dans la dureté des réalités. Ce sont nos amis, ceux qui devaient venir dîner, et qui décommandent pour remettre cela à un autre jour. Fallait s’y attendre, bien qu’on ne s’y attende pas du tout. Et puis de toute manière ils n’ont jamais prêté une réelle attention aux disques que je leur faisais écouter. Et basta.

PS : J’oubliais de préciser que le lendemain, Germaine a changé le menu dans l’après-midi. C’est ber et bien une blanquette de veau qu’on a mangé. David Bowie n’était pas à table avec nous, mais ce fut tout comme.